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Qui suis-je ?
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Pendant une large moitié de ma vie, j’ai accompagné les autres, ceux que l’administration appelle les « publics prioritaires » ou les « publics en difficulté », occupée à réparer notre société dans certaines de ses faillites. J’y ai mis beaucoup de cœur et j’ai aimé participer à ranimer des flammes, des espoirs.
Puis vint le temps et l’opportunité d’habiter un autre rêve, un émerveillement ancien, les mains dans la terre, les yeux dans l’émail, un autre type de matière.

 

J’ai découvert et je me suis formée aux techniques en céramique.

D'abord à l'atelier Noix de Terre animé par Anne Berthelot à Noisy-Le-Sec j'ai pu malaxer, tester, chercher mon chemin dans la terre et parallèlement à l'atelier Vents et Courbes du Pré-Saint-Gervais où j'ai acquis les premières notions en tournage et en recherche d'émail.

J'ai suivi également une formation professionnelle de 5 mois à Montreuil (Atelier Chemins de Terre) concernant les bases de la céramique.

J'ai été initiée aux cuissons raku à Saint-Quentin-La-Poterie par François Mandin, aux cuissons primitives par Denis Grazon à l'Atelier l'Âge de Faire.

Que de merveilleuses expériences.

Je continue à me former, à construire mon chemin dans la terre et sur terre... je pense d'ores et déjà que la recherche sur les engobes vitrifiés sera mon prochain terrain exploratoire.


J’ai expérimenté et continue d’expérimenter à chaque nouvelle pièce... comme au cours de la vie.

Qui suis-je
Ma démarche

Je travaille de façon assez spontanée et il est plutôt rare que je dessine à l’avance la pièce que je souhaite réaliser bien que, je le reconnais, cela soit une étape facilitante.

 

Je sais où je veux aller, je sens la pièce en moi et entre mes mains avant même de l’avoir façonnée, j’aime me laisser entièrement glisser dans le moment présent, être purement ce qui se crée à travers moi. Je conviens que cela est un peu abstrait et c’est ainsi que je travaille la terre.

 

De fait, mes pièces sont toutes différentes mais ont néanmoins des airs de famille, une grande famille. S’il m’arrive de tourner certaines pièces, notamment les mortiers, la majorité du temps je modèle, je taille dans la masse, je sculpte, je cisèle ; mon talent se révèle beaucoup mieux en pressant et travaillant une terre consistante qu’en laissant mes doigts flotter le long d’une paroi aqueuse.

Vase en grès façonné au colombin en cours de séchage
ma demarche
Petit bol en grès sculpté dans la masse
Mes inspirations

C’est dans les paysages que je nourris mon inspiration.

Paysages intérieurs. Paysages extérieurs.

Grandioses ou minuscules.

 

Ces agencements de roches, de minéralité habités par le monde végétal.

 

Ces ensembles de droites horizontales ou verticales, brèves ou élancées, qui relient la terre au ciel.

 

Le paysage est partout, à la mesure de mon regard, de ma capacité à l’habiter.

Le monde animal bien sûr me touche profondément par sa fragilité, sa fugacité, la chaleur qui en émane. Mais c’est dans le paysage que s’appuie mon travail.

Sa constance, sa tension, son immobilité tendue qui résonne en moi. Arbres et roches plantés là, profondément, prisonniers de leurs racines, et pourtant quelle prestance, quel rayonnement !

 

Je peux rester des heures durant dans un paysage, absorbée, vidant tout en rechargeant l’élan de créer.

Ainsi, je suis en recherche de paysages qui se voient et se touchent, se palpent et racontent à la fois la douceur, les songes et l’aridité du monde.

Inspiration
Atelier et four

On dira que je fabrique des objets utilitaires et décoratifs, mais je ne considère pas cette distinction comme très intéressante. Je fabrique juste des objets en terre cuite.

 

Je suis très attachée à la poterie traditionnelle, notamment les terres vernissées du pourtour méditerranéen, j’y trouve une force et une énergie nourrissante. Il en est de même avec la tradition japonaise autour du wabi sabi à laquelle je suis sensible car elle m’engage dans une pratique, un geste, une démarche spirituelle, une imperfection parfaite qui me touche.

 

De mon côté, je travaille avec différents grès et, dans une moindre mesure, la porcelaine.

 

Je fabrique moi-même mes engobes et émaux, car cette seconde peau fait pleinement partie de la pièce. Il m’arrive de marier à la terre d’autres matériaux, notamment du verre coloré. Je cuis mes pièces à haute température, entre 1200 et 1260 degrés selon les grès utilisés.

 

C'est ainsi que je réalise des bols, des carillons, des vases et beaucoup d'autres objets ...

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