Chers lecteurs, j’ai décidé de vous présenter sur 2 articles mes 10 outils préférés pour travailler la terre.
C’est l’occasion de vous montrer que l’on peut faire de la céramique avec peu de choses. Dans l’absolu nos dix doigts suffisent mais parfois, je fais le choix d’un outil complémentaire. Ce sont des outils simples, rien de bien compliqué là-dedans, et c’est sans doute pour leur côté trivial que je les apprécie particulièrement et aussi pour le lien qui s’établit spontanément entre eux et moi ; ils sont un véritable prolongement de mes deux mains.
C'est parti pour vous présenter mes outils préférés de céramiste !
Pour commencer, ce sont les piques à brochettes et les cure-dents, c'est la base. Pour percer ou lisser l’intérieur d’un trou ou pour guillocher la terre en vue d’un collage. C’est simple, facile à trouver et ça rend bien des services. Dans ma pratique, je n’ai rien trouver de mieux pour guillocher* profondément la terre. Certains utilisent l’aiguille de potier ou le couteau, le cure-dent fait mon bonheur.
Ensuite, des petits morceaux de silicone. Pour lisser des pièces et surtout les lèvres des bols, ces petits bouts de silicone viennent souvent en renfort de mes deux doigts mouillés, notamment lorsque je travaille une terre très chamottée. Ainsi, au lieu de faire ressortir les grains au contraire je les fais pénétrer, histoire de ne pas arracher la bouche de qui boira dans le bol. Alors ces bouts de silicone proviennent tout simplement d’un vieux moule à gâteau que j’ai en partie recyclé. Pour la pâtisserie, le silicone ne vaut rien du tout, mais pour faire de la poterie, je lui ai trouvé cet usage.
J’aime beaucoup mon vieux couteau à la lame affinée par l’usure, bien pointue pour tailler ou couper les pièces, détailler des facettes, découper des plaques de terre, reprendre la lèvre d’un bol. Je l’accompagne souvent de mon outil à tout faire, à creuser les fonds de bols ou autre forme arrondie. Pour réaliser un bol en kurinuki, ces deux-là composent un duo parfait et suffisant (exemple avec ce vase et ces tasses taillées).
Un petit ébauchoir en buis. J’ai plusieurs ébauchoirs et celui-ci me sert vraiment beaucoup. Il a la forme d’une petite pelle fine au bord tranchant. Je l’utilise pour renforcer des collages à l’aide de colombins, ou pour coller deux bandes de terre ensemble. Il est bien pratique également pour travailler les fonds de pièce, gratter et couper des ébarbures, finaliser proprement un fond.
Un shiva-lingam*, pierre du dieu Shiva. Il existe beaucoup d’écrits plus ou moins étayés sur cette pierre, on dit qu’elle réunirait les forces créatrices de l’univers et cela me suffit bien. Mon shiva-lingam me sert à travailler des fonds de bol, ou de vase, ou autres pièces que j’appareille à un fond. La pierre va dans les angles et me permet de proprement lisser les jointures de façon beaucoup plus précise qu’un galet tout en respectant l’arrondi de la pièce. En plus, il est agréable à tenir à main et joli à regarder, c’est un bien bel outil.
Voilà pour cette première partie. J’espère que cela vous intéresse. Dans l’article suivant, je présenterai 5 autres outils qui me sont utiles et avec lesquels j’aime travailler.
Les outils, c’est un peu nos compagnons de travail, je me dis qu’il faut avoir une affinité avec eux, s’entendre avec leur esprit, écouter aussi ce qu’ils ont à nous dire pour que nos créations en tirent le meilleur parti.
Ainsi, j’ai aussi des outils typiques de potier qui restent au fond de la boîte, parce que ça ne colle pas entre nous, alors je ne sais pas m’en servir, je me sens empotée en les utilisant, c’est bizarre mais c’est ainsi.
notes :
* guillocher : tracer des traits en creux dans la terre en vue d'appareiller deux morceaux de terre entre eux.
* Shiva-lingam, j'ai acheté le mien sur le site Enae Minéraux
What example does the author give of tools they have difficulty using?
Je le découvre seulement et j'adore ! A travers tes explications, on s'imagine très bien l'outil à la main en train de tripatouiller la matière !
Un bien joli texte, simple et sincèr. ☺️